La paix n'est pas simplement l'absence de guerre ...
La paix est «la tranquillité de l’ordre».
-Catéchisme de l'Église catholique, n° 2304
MÊME maintenant, alors même que le temps passe de plus en plus vite et que le rythme de la vie en exige plus; même maintenant, alors que les tensions entre conjoints et familles augmentent; même maintenant, alors que le dialogue cordial entre les individus se désintègre et que les nations se dirigent vers la guerre… même maintenant nous pouvons trouver la vraie paix.
Mais nous devons d'abord comprendre ce qu'est la «vraie paix». Théologien français, le P. Léonce de Grandmaison (décédé en 1927), l'a très bien dit:
La paix que le monde nous offre consiste en l'absence de souffrance physique et de plaisirs de toutes sortes. La paix que Jésus promet et donne à ses amis est d'une autre empreinte. Il ne consiste pas en une absence de souffrance et d'angoisse mais en l'absence de discorde intérieure, dans l'unité de notre esprit par rapport à Dieu, à nous-mêmes et aux autres. -Nous et l'Esprit Saint: entretiens avec des laïcs, les écrits spirituels de Léonce de Grandmaison (Editeurs Fides); cf. Magnificat, Janvier 2018, p. 293
C'est intérieur trouble qui prive l'âme de la vraie paix. Et ce désordre est le fruit d'un incontrôlé sera et incontrôlé appétits. C'est pourquoi les nations les plus riches de la terre ont les habitants les plus malheureux et les plus agités: beaucoup ont tout, mais pourtant, n'ont rien. La vraie paix ne se mesure pas à ce que vous possédez, mais à ce qui vous possède.
Il ne s’agit pas non plus simplement de ne sauraient ayant des choses. Car, comme l'explique saint Jean de la Croix, «ce manque ne dépossédera pas l'âme si elle [toujours] aspire à tous ces objets». Il s'agit plutôt de dénudation ou de dépouillement des appétits de l'âme et de ces gratifications qui la laissent insatiée et encore plus agitée.
Puisque les choses du monde ne peuvent pas entrer dans l'âme, elles ne sont pas en elles-mêmes un encombrement ou un préjudice pour elle; c'est plutôt la volonté et l'appétit qui habitent à l'intérieur qui causent les dommages lorsqu'ils sont mis sur ces choses. -L'ascension du mont Carmel, Livre un, chapitre 4, n. 4; Les œuvres rassemblées de Saint-Jean de la Croix, p. 123; Traduit par Kieran Kavanaugh et Otilio Redriguez
Mais si on a ces choses, que se passe-t-il alors? La question est plutôt de savoir pourquoi les avez-vous en premier lieu? Buvez-vous plusieurs tasses de café chaque jour pour vous réveiller ou pour vous réconforter? Mangez-vous pour vivre ou vivez-vous pour manger? Faites-vous l'amour à votre conjoint d'une manière qui favorise la communion ou qui ne demande que de la satisfaction? Dieu ne damne pas ce qu'il a créé ni ne condamne le plaisir. Ce que Dieu a interdit sous la forme d'un commandement, c'est faire du plaisir ou des créatures un dieu, une petite idole.
Vous n'aurez pas d'autres dieux à côté de moi. Vous ne vous ferez pas une idole ou une ressemblance de quoi que ce soit dans les cieux en haut ou sur la terre en bas ou dans les eaux sous la terre; tu ne te prosterneras pas devant eux ni ne les serviras. (Exode 20: 3-4)
Le Seigneur qui nous a créés par amour sait que Lui seul est l'accomplissement de tout désir. Tout ce qu'Il a fait est, au mieux, juste un reflet de Sa bonté qui renvoie à la Source. Donc, avoir soif d'un objet ou d'une autre créature, c'est rater le but et en devenir l'esclave.
Pour la liberté, le Christ nous a libérés; alors tenez-vous ferme et ne vous soumettez plus au joug de l'esclavage. (Gal 5: 1)
Ce sont nos appétits et l'agitation qu'ils produisent qui volent la vraie paix.
… La liberté ne peut pas demeurer dans un cœur dominé par les désirs, dans le cœur d'un esclave. Il demeure dans un cœur libéré, dans un cœur d'enfant. —St. Jean de la Croix, Ibid. n.6, p. 126
Si tu veux vraiment (et qui ne le veut pas?) «Paix qui surpasse toute compréhension», il est nécessaire de briser ces idoles, de les rendre subordonnées à votre volonté, et non l'inverse. C'est ce que veut dire Jésus quand il dit:
… Quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut être mon disciple. (Luc 14:33)
Jésus est exigeant, car il souhaite notre vrai bonheur. —POPE JEAN-PAUL II, Message des Journées Mondiales de la Jeunesse 2005, Cité du Vatican, 27 août 2004, Zenit.org
Entrer dans ce renoncement est comme une «nuit noire», dit Jean de la Croix, car on prive les sens de la «lumière» du toucher, du goût, de la vue, etc. Dieu Catherine Doherty, «est l'obstacle qui se dresse éternellement entre moi et Dieu». Poustine, p. 142 Ainsi, se renier, c'est comme entrer dans une nuit où ce ne sont plus les sens qui conduisent par le nez, mais maintenant, sa foi en la Parole de Dieu. Dans cette «nuit de la foi», l'âme doit adopter une confiance enfantine que Dieu sera son véritable contentement - alors même que la chair crie autrement. Mais en échange de la lumière sensible des créatures, on prépare le cœur à la Lumière insensible du Christ, qui est notre véritable repos et paix.
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et accablés, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et apprenez de moi, car je suis doux et humble de cœur; et vous trouverez le repos pour vous-même. Car mon joug est facile et mon fardeau léger. (Matthieu 11: 28-30)
Au début, cela semble vraiment impossible. «J'aime mon vin! J'aime ma nourriture! J'aime mes cigarettes! J'aime mon sexe! J'aime mes films!…. » Nous protestons parce que nous avons peur - comme l'homme riche qui s'est éloigné de Jésus triste parce qu'il avait peur de perdre ses biens. Mais Catherine écrit que tout le contraire est vrai de celui qui renonce à son désordonné appétits:
Là où il y a kénose [auto-vidange], il n'y a pas de peur. - La servante de Dieu Catherine de Hueck Doherty, Poustine, p. 143
Il n'y a pas de peur parce que l'âme ne laisse plus ses appétits la réduire à un misérable esclave. Soudain, il ressent une dignité qu'il n'avait jamais eu auparavant parce que l'âme se débarrasse du faux soi et de tous les mensonges qu'elle incarnait. Au lieu de la peur, il y a l'amour - ne serait-ce que les premières graines d'un amour authentique. Car en vérité, ce n'est pas le désir constant de plaisir, sinon incontrôlable le désir, la vraie source de notre malheur?
D'où viennent les guerres et d'où viennent les conflits entre vous? N'est-ce pas de vos passions qui font la guerre au sein de vos membres? (Jacques 4: 1)
Nous ne sommes jamais satisfaits de nos envies précisément parce que ce qui est matériel ne peut jamais satisfaire ce qui est spirituel. Plutôt, "Ma nourriture," Jésus a dit, "Est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé." Jn 4: 34 Devenir «esclave» du Christ, porter le joug de l'obéissance à sa Parole, c'est s'engager sur le chemin de la vraie liberté.
Tout autre fardeau vous opprime et vous écrase, mais celui de Christ vous enlève du poids. Tout autre fardeau pèse, mais Christ vous donne des ailes. Si vous enlevez les ailes d'un oiseau, vous aurez peut-être l'impression d'enlever du poids, mais plus vous enlevez de poids, plus vous l'attachez à la terre. Le voilà par terre, et vous vouliez le soulager d'un poids; rendez-lui le poids de ses ailes et vous verrez comment il vole. —St. Augustin, Sermons, n° 126
Quand Jésus vous demande de «prendre votre croix», de «vous aimer les uns les autres», de «renoncer à tout», il semble qu'Il vous impose un fardeau qui vous priverait de plaisir. Mais c'est précisément par obéissance à lui que "Vous trouverez du repos pour vous-mêmes."
Que tu trouveras vraie paix.
Vous tous qui allez tourmentés, affligés et alourdis par vos soucis et vos appétits, éloignez-vous d'eux, venez à moi et je vous rafraîchirai; et vous trouverez pour vos âmes le repos que les désirs vous enlèvent. —St. Jean de la Croix, Ibid. Ch. 7, n ° 4, p. 134
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