Pourquoi êtes-vous troublé?

 

APRÈS édition Le tremblement de l'Église le Jeudi Saint, ce n'est que quelques heures plus tard qu'un tremblement de terre spirituel, centré à Rome, a secoué toute la chrétienté. Alors que des morceaux de plâtre auraient plu du plafond de la basilique Saint-Pierre, les manchettes du monde entier ont fait vibrer le pape François ayant prétendument dit: «L'enfer n'existe pas».

Ce que j'ai supposé au début était de «fausses nouvelles», ou peut-être une blague du poisson d'avril, s'est avéré être vrai. Le pape François avait accordé un autre entretien à Eugène Scalfari, un Athée de 93 ans qui ne prend jamais de notes ni n'enregistre les paroles de ses sujets. Au contraire, comme il l'a expliqué une fois à l'Association de la presse étrangère, «j'essaie de comprendre la personne que j'interviewe, et après cela, j'écris ses réponses avec mes propres mots.» Scalfari a ensuite admis la possibilité que «certaines des paroles du Pape que j'ai rapportées n'aient pas été partagées par le Pape François» dans son entretien de 2013 avec le Pontife. cf. Agence Nouvelles catholique

Il est difficile de savoir ce qui est le plus surprenant: l’admission d’un journalisme bâclé, sinon contraire à l’éthique, ou le fait que le Pape a encore confié à cet homme une  entretien (c'est apparemment le cinquième, bien que certains disent que c'est juste le même entretien avec de nouveaux «rapports»). 

La réponse entendue dans le monde entier va des acclamations des «libéraux» aux déclarations des «conservateurs» selon lesquelles le Pape est un agent de l'Antéchrist. Représentant peut-être la voix de la raison, le théologien et philosophe du Boston College, le Dr Peter Kreeft, a répondu au tollé en disant: «Je doute qu'il ait dit cela, car c'est une hérésie pure et simple. 1er avril 2018; bostonherald.com En effet, l'existence de L'enfer est une doctrine fondamentale du christianisme, enseigné par Notre Seigneur, et affirmé pendant 2000 ans dans la Tradition Sacrée. De plus, le pape François a lui-même déjà enseigné sur l'existence de l'enfer et souvent parlé de la réalité de Satan comme d'un véritable ange déchu. Comme l'a noté John L. Allen Jr., correspondant de longue date au Vatican:

Premièrement, il n'y a pratiquement aucune plausibilité que François ait réellement dit ce que Scalfari le cite comme disant sur l'Enfer, du moins comme cité, puisque François a un dossier public clair sur le sujet - il parle en fait de l'Enfer plus fréquemment que n'importe quel pape de mémoire récente, et il n'a jamais laissé aucun doute sur le fait qu'il la considère comme une possibilité réelle pour sa destinée éternelle. —30 avril 2018; cruxnow.com

Le porte-parole du Vatican, Greg Burke, a publié une déclaration concernant la récente interview avec Scalfari (parue dans La Repubblica et a été traduit par Rorate Caëli):

Ce qui est rapporté par l'auteur dans l'article d'aujourd'hui est le résultat de sa reconstruction, dans laquelle les mots littéraux prononcés par le Pape ne sont pas cités. Aucune citation de l'article susmentionné ne doit donc être considérée comme une transcription fidèle des paroles du Saint-Père. -Agence Nouvelles catholique, 29 mars 2018

Malheureusement, rien n'a été dit pour confirmer la doctrine catholique. Et jusqu'à présent, le Pape est resté silencieux. 

Ainsi, le «dommage», semble-t-il, est fait. Que le Pape l'ait dit ou non peut être sans importance. Des milliards de personnes ont maintenant entendu, prétendument de la bouche du principal représentant du christianisme, que l'enfer n'existe pas. Certains ont applaudi la nouvelle que "finalement" l'Église est abandonner une telle doctrine «impitoyable»; Les chrétiens évangéliques et les schismatiques sont passés à la vitesse supérieure confirmant leurs soupçons selon lesquels François est un «antipape» ou un «faux prophète»; Les fidèles catholiques, épuisés par une controverse papale après l'autre, ont publiquement exprimé leur consternation sur les réseaux sociaux, certains qualifiant même François de «traître» et de «Judas». Un lecteur m'a dit: «Je prie pour le Pape. Mais je ne lui fais plus confiance. Exprimant son exaspération, le cardinal Raymond Burke a répondu à ce dernier éclat de rire en disant:

Cela a été une source de scandale profond non seulement pour de nombreux catholiques, mais aussi pour de nombreuses personnes dans le monde séculier qui ont du respect pour l'Église catholique et ses enseignements, même si elles ne les partagent pas ... Ce jeu avec la foi et la doctrine, à le plus haut niveau de l'Église, laisse à juste titre les pasteurs et les fidèles scandalisés. -La Nuova Bussola Quotidiana, 5 avril 2018 (traduction anglaise de LifeSiteNews.com)

L'Eglise tremble en effet… mais pas détruit. 

 

JÉSUS EST REVEILLÉ, OUI?

Alors que je réfléchissais à ce qu'il fallait écrire aujourd'hui, j'ai senti dans mon cœur les mots: «Faites ce que vous faites toujours: passez aux lectures quotidiennes de la messe. " 

In l'Évangile d'aujourd'hui, le Seigneur ressuscité entre dans la salle où sont rassemblés les apôtres et leur demande:

Pourquoi es-tu troublé? Et pourquoi des questions surgissent-elles dans vos cœurs?

La dernière fois que Jésus leur a posé cette question, c'était alors qu'ils étaient au milieu d'un grande tempête. Ils l'ont réveillé en criant:

«Seigneur, sauve-nous! Nous périssons! Il leur dit: «Pourquoi êtes-vous terrifiés, vous de peu de foi?» (Matthieu 8: 25-26)

Ce que Jésus a demandé aux apôtres auparavant ainsi que  après sa résurrection était une confiance totale en Lui. Oui, Jésus bâtirait Son Eglise sur Pierre, «le rocher», mais leur foi devait être uniquement en Dieu - dans Son des promesses - pas des capacités humaines. 

Le Seigneur l'a publiquement proclamé: «J'ai», dit-il, «j'ai prié pour vous Pierre afin que votre foi ne faillisse pas, et vous, une fois converti, devez confirmer vos frères»… Pour cette raison, la foi du siège apostolique n'a jamais échoué même pendant les périodes de turbulence, mais est resté entier et indemne, de sorte que le privilège de Pierre continue d'être inébranlable. —PAPE INNOCENT III (1198-1216), Un pape peut-il être un hérétique? par le révérend Joseph Iannuzzi, 20 octobre 2014 

«Mais», pourrait-on demander, «le siège apostolique n'a-t-il pas échoué à cause de cet apparent déni de l'enfer? La réponse est non - les enseignements de l'Église n'ont pas été renversés, même en la joie (cependant, ils ont été mal interprétés de manière hétérodoxe). Le Pape peut faire des erreurs comme tout le monde sauf En faisant excaèdres déclarations, c'est-à-dire des déclarations infaillibles qui confirment doctrine. C'est l'enseignement de l'Église et l'expérience de 2000 ans. 

… Si vous êtes troublé par certaines déclarations que le pape François a faites dans ses récents entretiens, ce n'est pas de la déloyauté ou un manque de romanite de ne pas être d'accord avec les détails de certaines des entrevues qui ont été données spontanément. Naturellement, si nous ne sommes pas d'accord avec le Saint-Père, nous le faisons avec le plus profond respect et humilité, conscients que nous pouvons avoir besoin d'être corrigés. Cependant, les entrevues papales ne nécessitent pas non plus l'assentiment de la foi excaèdres ni la soumission intérieure de l'intelligence et de la volonté, qui est accordée aux seules déclarations faisant partie de son magistère non infaillible mais néanmoins authentique. — Père Tim Finigan, professeur de théologie sacramentelle au Séminaire de St John, Wonersh ; extrait de L'herméneutique de la communauté, «l'assentiment et le magistère papal», 6 octobre 2013; http://the-hermeneutic-of-continuity.blogspot.co.uk

Les promesses de Pétrine du Christ sont toujours vraies, même si de grandes vagues se brisent contre l'Église… même si les navires ennemis frappent sa coque et que «Peter» lui-même semble diriger la Barque vers des bancs rocheux. Qui, je demande, est le vent dans ses voiles? N'est-ce pas le Saint-Esprit? Qui est l'amiral de ce navire? N'est-ce pas le Christ? Et qui est le Seigneur des mers? N'est-ce pas le Père? 

Pourquoi es-tu troublé? Et pourquoi des questions surgissent-elles dans vos cœurs?

Jésus est ressuscité. Il n'est pas mort. Il est toujours le gouverneur et Maître bâtisseur de son église. Je ne dis pas cela pour écarter les controverses ou excuser le Pape, ni minimiser les graves épreuves auxquelles nous sommes confrontés (lire Le tremblement de l'Église). Mais je pense que ceux qui sautent par-dessus bord devraient écouter ce que le Christ dit - en particulier ceux qui calomnient le Pape ou trahissent un manque évident de confiance en Jésus. Franchement, ils deviennent eux aussi une «pierre d'achoppement» pour les autres et une source de division. Cela vaut la peine de répéter ce que Catéchisme enseigne ce que nous devons faire quand quelqu'un, même le pape, semble nous manquer:

Le respect de la réputation des personnes interdit toute attitude ainsi que mot susceptibles de leur causer des blessures injustes. Il devient coupable:

- de jugement irréfléchi qui, même tacitement, assume comme vraie, sans fondement suffisant, la faute morale d'un voisin;
- de détraction qui, sans raison objectivement valable, révèle les fautes et les manquements d'autrui à des personnes qui ne les connaissaient pas;
- de calomnie qui, par des propos contraires à la vérité, nuit à la réputation d'autrui et donne lieu à de faux jugements les concernant.

Pour éviter un jugement irréfléchi, chacun doit prendre soin d'interpréter autant que possible les pensées, les paroles et les actes de son prochain d'une manière favorable: tout bon chrétien doit être plus prêt à donner une interprétation favorable à la déclaration d'autrui qu'à la condamner. Mais s'il ne peut pas le faire, qu'il se demande comment l'autre le comprend. Et si ce dernier le comprend mal, laissez le premier le corriger avec amour. Si cela ne suffit pas, que le chrétien essaie tous les moyens appropriés pour amener l'autre à une interprétation correcte afin qu'il soit sauvé. -Catéchisme des catholiques, n. 2476-2478

 

CHRIST NE MENT PAS

Cela aussi est un fait: le pape François détient les clés du Royaume, même s'il peut les tenir lâchement… peut-être trop lâchement. Pas un seul cardinal, y compris Burke, n'a contesté la validité de cette papauté. François est le Vicaire du Christ, et ainsi, les promesses pétriniennes de Jésus prévaudront. Ceux qui persistent dans la conviction qu'il y a eu un «coup d'État de palais» et que Benoît est toujours le pape légitime devraient entendre ce que Benoît XVI lui-même a à dire à ce sujet: voir Barquer le mauvais arbre.

Je me souviens lors du Synode sur la famille comment le Pape François a permis de mettre sur la table une multitude d'opinions - certaines belles, d'autres hérétiques. À la fin, il s'est levé et a émis Cinq corrections aux «libéraux» et aux «conservateurs». Puis,
il a déclaré:

Le Pape, dans ce contexte, n'est pas le seigneur suprême mais plutôt le serviteur suprême - le «serviteur des serviteurs de Dieu»; le garant de l'obéissance et de la conformité de l'Église à la volonté de Dieu, à l'Évangile du Christ et à la Tradition de l'Église, mettre de côté chaque caprice personnel, en dépit d'être - par la volonté du Christ lui-même - le «pasteur et enseignant suprême de tous les fidèles» et malgré le fait de jouir de «l'ordinaire suprême, plein, immédiat et universel pouvoir dans l'Église ». —POPE FRANÇOIS, remarques de clôture sur le Synode; Agence Nouvelles catholique, 18 octobre 2014 (je souligne)

Du coup, je n'entendis plus le pape parler mais Jésus. Les mots résonnaient dans mon âme comme le tonnerre, me frappant littéralement au cœur. Vous voyez, c'est Christ qui a prié pour que la foi de Pierre ne faillisse pas. C'est une prière assez fiable. Et nous en sommes venus à comprendre que cela ne signifie pas que le Pape ne peut pas personnellement pécher ou même faillir à ses devoirs; plutôt que l'Esprit de Vérité sauvegardera la «nourriture» que le Christ nous a donnée dans la Sacrée Tradition. En effet, l'interview du Pape avec Scalfari ne signifie pas grand-chose à cet égard. La Vraie Foi a déjà été transmise et ne peut pas changer.  

D'une manière ou d'une autre, nous verrons cette garantie remplie. Vraiment, nous sommes déjà, comme La papauté ne se réduit pas à un pape. 

 

MÊME JUDAS

Même Judas s'est vu confier le pouvoir et l'autorité. Oui, il était également dans ce rassemblement de disciples lorsque Jésus a déclaré:

Celui qui vous écoute m'écoute ; celui qui vous rejette me rejette ; et celui qui me rejette, rejette celui qui m'a envoyé. (Luc 10:16)

Autrement dit, celui qui n'a pas écouté Judas rejetait le Seigneur lui-même. C'était le cas pendant ces trois années où le futur traître était avec le Seigneur. Nous devrions réfléchir à cela. 

Et même Pierre, après la Pentecôte, a été corrigé par Paul pour s'être éloigné du véritable Évangile. cf. Gal 2: 11 Il y a quelque chose d'important à apprendre ici aussi. L'infaillibilité signifie-t-elle que le Pape ne peut jamais faire un faux pas, ou plutôt que ses pas seront toujours remis en ordre?

Comme je l'ai dit il n'y a pas longtemps, notre devoir personnel est d'écouter la voix de Jésus s'exprimant à travers le Pape François et les évêques en communion avec lui. Seuls les cœurs les plus cyniques ne parviendront pas à entendre les paroles souvent belles, encourageantes et vraies que ces hommes prononcent - malgré leurs fautes. 

En me préparant l'année dernière pour une mission de l'Avent dans la paroisse à laquelle je parlais, j'ai vu une grande affiche sur le mur du pasteur. Il a détaillé l'histoire de l'Église à travers une chronologie. Une description a particulièrement attiré mon attention:

Il est malheureux que parfois la condition spirituelle de l'Église ne soit pas meilleure que la condition spirituelle de la société dans son ensemble. C'était vrai au 10ème siècle. Au cours de ses 60 premières années, le bureau du pape était contrôlé par des aristocrates romains qui n'étaient pas dignes de leur haute fonction. Le pire d'entre eux, le pape Jean XII, était si corrompu que Dieu a délivré l'Église de lui par l'intermédiaire d'un dirigeant séculier, Otto I (le Grand), premier empereur romain germanique de la nation allemande. Otto et ses successeurs ont utilisé l'Église comme un instrument pour aider à rétablir l'ordre dans l'empire. L'investiture laïque, la sélection par les empereurs des évêques, et même des papes, était l'un des principaux moyens de contrôler l'Église. Par la miséricorde de Dieu, les papes nommés par les empereurs allemands pendant cette période étaient de grande qualité, en particulier le pape Sylvestre II. En conséquence, l'Église d'Occident a commencé à se relancer, notamment à travers le renouveau de la vie monastique. 

Dieu permet au mal (et à la confusion) de permettre un plus grand bien. Il le fera à nouveau. 

Pourquoi es-tu troublé? Et pourquoi des questions surgissent-elles dans vos cœurs?

 

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L'enfer est pour de vrai

 

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